La commune La commune
  • Localisation
  • Tourisme
  • Galeries de photos
Action municipale Action municipale
  • Le conseil municipal
  • Les commissions
  • Les comptes-rendus
  • Démarches administratives
  • Infos municipales
  • La carte communale
  • Le cimetière
Économie locale Économie locale
  • Commerçants & artisans
  • Exploitants agricoles
  • Assistantes maternelles
Vie de la commune Vie de la commune
  • Montreuil Infos
  • Le QI Gong à Montreuil
  • Le Petit Montreuillais
  • Les associations
  • Comice 2018
Histoire-patrimoine Histoire-patrimoine
  • Célébrités locales
  • À la recherche du passé
  • Les croix anciennes
  • L'église de Montreuil
  • Le lavoir
  • Les plaques de cocher
  • Document: curiosité poétique
  • Les forges de l'Aune
  • Le monument aux morts
  • Fête nationale du 14 juillet
Liens Liens

Météo Montreuil-le-Chétif

INFOS OFFICIELLES INFOS OFFICIELLES
  • ÉLECTIONS
  • TRAVAUX COMMUNE
  • Panneau Pocket
  • La qualité de l'eau
  • Le lotissement
  • Cartes grises
  • Sacs ordures menagères
ANIMATIONS 2025 ANIMATIONS 2025
Archives... Archives...
Services Services
Humour ! Humour !
Espace "détente" Espace "détente"
Nous contacter... Nous contacter...
Livre d'or Livre d'or
Mentions légales Mentions légales
LE SITE INTERNET DE MONTREUIL-LE-CHÉTIF - Site internet mis à jour le 11/04/2025 - Copyright  © 2025 Tous droits réservés Les célébrités locales LA REINE BERTHE AU PAYS DES BERCONS D’après La légende de la reine Berthe au pays des Bercons R. Triger, collection Patrimoine, Imprimerie Fresnoise, 1999  	Il est une légende tenace dans notre région qui est celle de la Reine Berthe. Mais si la tradition orale est étoffée, aucun écrit ne vient la confirmer.  Plusieurs auteurs ont essayé de démêler les fils de cette histoire mais les résultats sont inégaux et contradictoires. Ainsi, les candidates au titre sont nombreuses, des erreurs de lieux et de noms ont été relevées. Pas simple donc de faire le point sur cette Reine Berthe. Les recherches sont toujours d’actualité et le débat n’est pas vraiment clos.  Quelle est donc cette légende ?  	« Une reine nommée Berthe, dont le mariage fut déclaré nul par le pape, et qui fut répudiée après avoir longtemps résisté aux anathèmes de l’Eglise, vint jadis chercher un asile dans les landes des Bercons.  Abandonnée et ne songeant qu’à réparer le scandale qu’elle avait causé, elle consacra le reste de ses jours à l’expiation et se livra tout entière aux œuvres de charité.  La reine Berthe fit construire quatre églises : Fresnay, Saint Christophe, Moitron et Ségrie ; puis elle fit vœu de donner aux pauvres tout le terrain qu’elle pourrait circonscrire sans descendre de sa monture et sans lui faire prendre aucun repos. Un matin donc, la bonne Reine sortit de son manoir de Montreuil et se mit en chemin montée sur un âne. Elle parcourut ainsi une partie des paroisses de Montreuil, Ségrie, Saint Christophe, Moitron et Saint Aubin. Vers la fin de la journée, sa monture, épuisée de fatigue, s’étant arrêtée sur le bord d’un taillis, la Reine consulta ses gens. – Elle est bien lasse, demanda-t-elle ? – Pis que lasse, Madame, répondit l’un deux.  Ainsi, les Bercons sont devenus pour les cinq paroisses une sorte de propriété commune, où chacun avait la liberté de mener paître son bœuf et son âne, où le pauvre pouvait se créer ses trésors, de prendre des pierres et du bois ».  Quelles sont les hypothèses émises par M. Robert Triger ?  -	En ce qui concerne les fondations des églises par la reine Berthe   Les églises de Fresnay, Saint Christophe et Ségrie datent du XIIIè siècle, les inscriptions et l’architecture le certifient. Soit plus de cent ans après les événements relatés par la légende. De plus, il est peu probable d’élever une église en une seule fois. Ce genre de bâtiment présente souvent plusieurs états de construction. Et de surcroît plusieurs églises dans un espace aussi restreint. La reine Berthe aurait peut-être fondé plutôt des chapelles, ce qui aurait mieux correspondu à l’habitat disséminé de l’époque. Car dans la légende, rien ne dit qu’elle ait fondé les églises actuelles.  Or,  nous apprenons dans une charte datée de 1228, dans le cartulaire de la cathédrale du Mans, que le curé de Ségrie, Me Rahier, vend un champ au chapitre du Mans pour une somme de 15 livres mançaises. Somme devant servir à la reconstruction de l’église sur l’emplacement d’une église antérieure (celle de Berthe ?).  -	En ce qui concerne la propriété (disputée) des Bercons  Il est difficile d’établir le véritable propriétaire des Bercons aux premiers siècles du Moyen Âge car nous ne disposons pas de titres précis ni de documents contemporains à ce sujet. De plus il faudra attendre les ordonnances de 1539 et de 1566 pour que les biens du domaine public ou de la Couronne deviennent inaliénables et imprescriptibles.  Les landes des Bercons auraient donc été plutôt un fief de la reine Berthe et ses droits féodaux auraient été acquis par les seigneurs de Beaumont, légalement ou par usurpation (fréquente au XIè siècle). Et les seigneurs de Beaumont auraient été amenés à confirmer le privilège donné aux Bercons et cette reconnaissance aurait été confondue avec une éventuelle donation de la reine Berthe. Peut-être même que la reine Berthe n’a jamais été propriétaire mais aurait disposé seulement de droits d’usage spéciaux dus à son rang, sur ces landes. Toujours est-il que la propriété des Bercons fut âprement disputée comme le montrent plusieurs procès. Ainsi en 1550, une tentative de vente des Bercons eut lieu au profit de la Couronne, selon la théorie qui fait du roi le propriétaire des terrains vagues. Mais le seigneur de Beaumont et les cinq communes concernées s’opposèrent et obtinrent gain de cause. Le domaine de Beaumont conserva donc les Bercons. Puis au XVIIIè siècle, à la veille de la Révolution, un procès eut lieu entre le comte de Tessé et la duchesse de Châtillon, dame de Sillé qui en réclamait la propriété. Les pièces de ce procès nous apprennent que les landes des Bercons ont toujours relevé de la seigneurie de Beaumont et n’ont appartenu au roi que depuis Henri IV, jusqu’à l’échange qui eut lieu entre Louis XIV et le comte de Tessé. Donc la reine Berthe ne pouvait avoir aucun droit sur les landes et ce sont les seigneurs de Beaumont qui auraient accordé des droits d’usage et pacage aux pauvres des paroisses voisines. Cependant les habitants ont toujours revendiqué les droits obtenus, disaient-ils, de la reine Berthe. Ils ont conservé son souvenir pendant des siècles puisqu’au XVIIIè  un seigneur voulut même faire élever un monument à sa mémoire. De même que l’Eglise faisait prier publiquement la reine Berthe, « bienfaitrice » du pays. Et la généreuse donatrice fut même évoquée en 1812, par le sous-préfet de Mamers pour aider les cinq communes à garder les Bercons que l’Etat réclamait.  Ainsi donc rien ne prouve que la reine Berthe ait existé mais rien ne prouve non plus qu’elle n’ait pas existé.   -	En ce qui concerne l’identité de la reine Berthe   Six candidates sont en lice, les voici dans un ordre croissant de probabilité : -	La comtesse du Maine, veuve de Hugues II, mais elle ne fut jamais reine et se retira en Bretagne. -	L’épouse du roi Philippe 1er, reine de France, répudiée sous prétexte de parenté en 1085, se réfugie à Montreuil sur Mer et non le Chétif. -	Berthe aux grands-pieds, mère de Charlemagne, alors promise à Pépin  qui l’aurait découverte dans la forêt du Mans après qu’elle y avait été abandonnée suite au complot d’une rivale. Mais c’est en fait une légende inventée par Adam Le Roi en 1275. -	La reine Bérengère, épouse du roi d’Angleterre,  Richard Cœur de Lion. Elle aurait porté le nom de Berthe mais n’a jamais été propriétaire des Bercons. Elle est cependant contemporaine des églises qui auraient été fondées par la reine Berthe. -	Berthe de Bourgogne, la veuve de Eudes 1er, comte de Blois. Elle et son mari se sont montrés généreux envers les abbayes. La charte de restauration du monastère d’Evron évoque son mari comme propriétaire des landes de Bercons, nommé Burcon dans le document. Mais il s’avère que Burcon désigne Bourgon, une forêt appartenant au monastère d’Evron.  -	La reine Ermengarde, fille de Richard 1er, vicomte de Beaumont et seigneur de Fresnay, devenue en 1186, reine d’Ecosse, par son mariage avec le roi Guillaume. Les habitants des Bercons l’auraient alors contacté afin d’aider à la reconstruction des églises de Moitron, Saint Christophe et Ségrie. Ayant vu la construction de l’église de Fresnay elle ne pouvait pas se désintéresser des autres églises de son pays natal.  Les relations entre le Maine et l’Angleterre étant fréquentes, peut-être est-elle venue ou a-t-elle envoyé un émissaire afin de faire sa généreuse donation. Mais son nom difficile à retenir fut oublié, on garda cependant le souvenir de son bienfait.  -	En ce qui concerne les lieux de Montreuil issus de la légende  La légende aurait légué quelques noms à notre commune.   Ainsi le petit manoir où la reine Berthe aurait trouvé refuge appelé La Bertherie (sur le plan de la baronnie de Sillé) mais que le vicaire de Montreuil ne connaît que sous le nom de La Touchette. Logis bien petit et modeste pour une reine. L’endroit où se serait arrêté l’âne de la reine Berthe porte le nom de Pis que lasse, orthographié également Piclas ou Piquelasse. Probablement un mythe né de l’étymologie comme on en trouve beaucoup dans l’Antiquité classique. Bercons viendrait de Berthe mais l’étymologie ne le démontre absolument pas.  Cette légende, par ses invraisemblances, comme toute légende, mais aussi par certaines coïncidences troublantes divisent les auteurs. Certains reconnaissent l’existence dans le pays d’une femme bienfaisante et malheureuse mais sans se mettre d’accord sur son identité. D’autres considèrent cette histoire comme une pure légende et affirment qu’elle ne coïncide avec aucune donnée historique. Mais n’a-t-on pas coutume de dire qu’il n’y a pas de fumée sans feu et que toute légende repose sur une part, même infime, de réel ?
M.C.